L’asbl La Payote est née en 2005 dans le but de lutter contre les différentes formes d’exclusion, qu’elles soient économique, sociale, culturelle ou professionnelle.

Elle a été créée sous l’impulsion de Germaine Bucyeducenge, originaire du Rwanda et rescapée du génocide et qui voulait apporter son aide à toutes les personnes éparpillées suite à cet événement terrible. C’est dans ce but qu’elle décide de créer l’association La Payote, en s’entourant d’une petite équipe qui lance d’abord le microcrédit solidaire auquel participe une centaine de personnes, venant de toute la Wallonie.

La Payote est un espace d’échange et de partage interculturel. Même si une grande partie du public de l’association est d’origine immigrée, l’association est ouverte à tous, la précarité touchant aussi le public belge. A côté du microcrédit, l’association propose également une porte d’entrée vers l’insertion sociale via deux activités pilotes :
– Le projet Giraso I : cours d’alphabétisation et de français pour les femmes plus âgées, afin d’acquérir indépendance et autonomie et lutter contre l’isolement.
– Le projet Giraso II : cours de français, de langues kinyarwanda/kirundi et cours de danses traditionnelles rwandaises, à destination des enfants. L’objectif de ces cours est d’éviter que les jeunes d’origines rwandaises et burundaises ne soient déracinés culturellement et qu’ils puissent vivre en intégrant leurs deux cultures européennes et africaines.


« Je suis le père de trois enfants qui participent assidument au GIRASO II du vendredi après l’école. Depuis longtemps je m’inquiétais que mes enfants ne parlent pas du tout le kinyarwanda et j’ai participé activement aux réunions de préparation, puis d’évaluation de l’activité. Tout ce qui se fait le vendredi a été réalisé en concertation entre les parents et l’équipe d’animation de La Payote. Ma conviction a été renforcée quand me promenant en rue avec ma femme et mes enfants, un de mes enfants est venu me tirer la manche et m’a dit : « Papa, arrêtez de parler kinyarwanda, les gens nous regardent et nous sommes gênés » Ce jour-là, j’ai compris qu’il fallait que mes enfants soient fiers d’être africain et qu’il y avait beaucoup de richesses dans notre culture ; l’apprentissage de la danse traditionnelle et de la langue sont la porte d’entrée à notre culture d’origine. » (Anselme – belge d’origine rwandaise, père de 3 enfants)