Aide sociale, psychologique, juridique et politique aux personnes sans papiers, aux demandeurs d’asile, aux immigrés en difficulté qui vivent en Belgique dans une insécurité multidimensionnelle
Depuis 1996, Point d’Appui vient en aide aux personnes sans papiers, aux demandeurs d’asile, aux immigrés en difficulté qui vivent en Belgique dans une insécurité multidimensionnelle. À Point d’Appui, le travail est systémique : l’aide est à la fois sociale, psychologique, juridique, d’influence politique, ainsi qu’un travail social de groupe qui vise à sensibiliser et informer le grand public sur la situation des demandeurs d’asile et des personnes sans papiers. Point d’Appui fait partie de différentes coordinations et de groupes de plaidoyer.
Lysiane, présidente de l’asbl Point d’Appui
Je connais l’asbl Point d’Appui depuis sa création en 1996. Je suis, en effet, une des dernières membres fondatries encore en activité au sein de l’association. Mon admiration pour te travail des permanent.e.s n’a jamais faibli, qu’il s’agisse de l’équipe actuelle (composée de trois jeunes femmes) ou des précédentes. Confrontées à la détresse, à a misère et parfois à l’impuissance face à des situations souvent ausi inextricables que dramatiques, elles font preuve d’un professionnalisme, d’un humanisme, d’une résistance et d’une volonté remarquables.
Chaque mois, lors de la rencontre entre l’équipe et les bénévoles, une des travailleuses présente la situation d’une personne aidée. On prend ainsi la mesure des conséquences concrètes d’une politique migratoire de plus en plus restrictive au fil des ans. Heureusement, parfois, une famille ou une personne obtient un droit de séjour grâce à notre action et cela nous réjouit et nous encourage. Puisse l’ouverture de l’accueil aux Ukrainiens faire tache d’huile! Je rêve d’un accueil un peu plus généreux pour toutes les populations qui fuient, comme les Ukrainiens aujourd’hui, des situations dramatiques.
L’an dernier, près de 400 personnes ou familles étrangères en difficulté ont été soutenues par Point d’Appui. Ces derniers mois ont été marqués par la participation à la campagne « Déconfinons les droits des Sans Papiers » : si, en temps normal, il est déjà très compliqué de se mettre en projet hors survie immédiate, être « Sans Papiers » en période de confinement, c’est rajouter de la difficulté à l’exclusion et à la souffrance.
Monsieur R., sans-papiers
Je viens d’Afrique de l’Est, et je suis arrivé en Belgique en 2008. J’ai été débouté de l’asile, mais je suis resté car ma compagne est belge. Nous avons récemment donné naissance à une petite fille. J’aimerais reconnaître ma fille, mais je n’y parviens pas parce que je n’ai pas de carte d’identité nationale, ni de passeport. L’ambassade de mon pays d’origine refuse de me délivrer un passeport parce que je suis en séjour illégal en Belgique. Mais tant que je n’ai pas reconnu mon enfant belge, je ne peux pas demander de séjour par regroupement familial. Après de nombreuses démarches, j’ai enfin obtenu une carte consulaire et un certificat de naissance. L’administration communale a introduit la demande de reconnaissance de paternité et m’en a délivré la preuve. Avec ce document, je vais pouvoir obtenir un passeport auprès de mon ambassade…