La gratuité est régulièrement évoquée comme méthode pour répondre aux besoins de base des plus précaires. Certains l’encouragent, d’autres sont plus réservés. Comme en de nombreux domaines, ce n’est ni blanc, ni noir. Même si la réflexion sur la gratuité critique adéquatement une marchandisation galopante et morbide.
analyse2019-8_gratuite_a4.pdfDistribuer des colis alimentaires, donner des vêtements, s’interroger sur le niveau vital de fourniture d’eau et d’électricité avant la coupure des compteurs, octroyer le remboursement complet de certains soins, participent de la dynamique du gratuit. En levant la barrière financière, l’intention est de permettre l’accès à ceux qui n’ont pas les moyens, de ménager des conditions de survie décentes aux plus pauvres. Pour ceux qui mettent en place ce type de dispositifs, de nombreuses questions se posent : la gratuité d’un bien ou d’un service entraîne-t-elle son usage ? La gratuité n’agit-elle pas sur la valeur, sur la considération que peut en avoir le consommateur ? Où s’arrête le gratuit, où commence le payant ? Comment définir le minimum vital pour un individu ? Comment distinguer le nécessaire, de l’utile, du superflu ? Derrière la gratuité n’y a-t’il pas toujours un prix à payer ?