Peut-on lutter contre la pauvreté tout en se disant « neutre », ou en se passant d’une analyse des rapports de force à l’œuvre dans la société ? Est-il possible et souhaitable de mettre la critique politique entre parenthèses, sous prétexte d’efficacité dans l’action ?
Organisations d’aide humanitaire, opérations médiatiques d’appel à la générosité, initiatives en transition… A priori, peu de choses unissent ces trois types d’action. Une même option les rapproche toutefois : dans des registres différents et avec des nuances, tous trois affichent la volonté de ne pas se mêler des débats à consonance politique. Les raisons de ce choix sont différentes sous certains aspects, mais présentent aussi des parallélismes. Ce qui est spécifique tient surtout aux objectifs que se fixent ces organisations :- L’aide humanitaire a pour but premier de sauver des vies. Elle revendique donc sa non-appartenance à une quelconque mouvance politique ou philosophique afin de bénéficier d’une vaste marge de manœuvre.
- Les actions médiatiques sont, par définition, des processus de communication (qui ont donc pour but sous-jacent de plaire au public). On n’est donc essentiellement dans l’image et un certain type de message, à faire passer très largement, et donc souvent extrêmement concis (voire simpliste).
- Les initiatives en transition (IT) ont pour but de proposer des projets concrets pour changer la société, dans un contexte où les institutions politiques apparaissent sclérosées.
- La volonté de rassembler le plus grand nombre, de fédérer.
- L’idée selon laquelle d’autres structures agissent au niveau politique et qu’il n’est pas nécessaire que toutes agissent sur tous les fronts.