Ce sont des hommes et des femmes, avec leurs parcours, leurs rêves, leurs aspirations, leurs difficultés et leurs doutes. Pourtant, c’est ce qu’ils n’ont pas qui sert à les désigner : « des papiers ». Cette analyse évoque leur combat, parfois âpre, toujours courageux, contre vents et marées. Elle nous invite aussi, en miroir, à observer notre société et ses ornières.
Juin 2021, 475 sans-papiers entrent en grève de la faim.
Juillet, la grève se prolonge, les cartes blanches se multiplient dans la presse, les reportages témoignent de situations affolantes. Alors, les politiques réagissent, la majorité gouvernementale s’effrite, la tension monte.
Mi-juillet, de terribles inondations dévastent la Wallonie. Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration se veut à l’écoute mais campe sur ses positions.
Fin-juillet, les grévistes ont mis fin à leur action (ils ont obtenu… la mise en place d’une « zone neutre » où ils pourront exposer leur situation et recevoir des conseils ciblés).
Août, le sujet a disparu des écrans radars. En dépit de la tournure dramatique de la situation, et de l’attention médiatique accrue durant quelques semaines, les sans-papiers sont retournés dans l’anonymat et la vulnérabilité qui caractérisent nombre d’entre eux.
... Une fois de plus, l’enjeu structurel est passé au second plan.