AUMÔNERIE CATHOLIQUE FRANCOPHONE DES PRISONS

J’étais en prison et vous m’avez visité

Les aumôniers de prison sont des hommes et des femmes envoyés par leur évêque pour vivre, au sein d’une équipe, une mission d’Église au service de l’Évangile dans les établissements pénitentiaires de Belgique.

Leur mission consiste à aller à la rencontre des personnes détenues et à leur offrir une écoute ainsi qu’un accompagnement spirituel et moral, pour les aider à se relever, à se reconstruire et à reprendre le fil de leur vie. Les aumôniers proposent aussi aux détenus des temps de célébration communautaire et de partage de l’Évangile. Ils participent également à des initiatives visant à suivre les détenus de façon créative à leur sortie de prison et à sensibiliser la société vis-à-vis des personnes détenues.

Dans l’exercice de leur mission, il arrive que les aumôniers vivent des moments difficiles avec les personnes qu’ils accompagnent. Ils se sentent parfois piégés dans des situations complexes, qui peuvent les épuiser ou les soumettre à des tensions importantes. Le climat d’agressivité et de violence latente qui règne parfois en prison contribue également aux tensions ressenties par les aumôniers.

Afin de pouvoir traverser au mieux ces difficultés au bénéfice des détenus et dans une optique de prévention du burnout, les aumôniers des prisons de Bruxelles mettent en place une supervision collective, assurée par un tiers professionnel dans un cadre garantissant la confidentialité.

« Je résume ici mon expérience d’Avanti, nom donné aux réunions hebdomadaires de partage de la Parole de Dieu au sein de la prison de Bruxelles, avec les personnes internées (annexe psychiatrique). (…) Habituellement, nos partages sont basés sur l’Évangile du dimanche ; il nous arrive aussi parfois de recourir à des personnes extérieures qui viennent témoigner de leurs expériences (par exemple, les sœurs de la Charité, Mère Theresa, Tim Guénard…). Pendant l’Avanti, la parole est accordée librement à tout le monde. Certains arrivent avec une intervention préparée à l’avance, d’autres arrivent avec des questions suscitées par la lecture du journal Dimanche. Certains font des liens entre la Parole de Dieu et leur propre expérience, entre la Parole de Dieu et la réalité qui se vit dans la société aujourd’hui. L’Avanti est pour beaucoup un moment où ils peuvent s’exprimer librement, poser des questions ou émettre un point de vue. Ces rencontres nous mettent en présence de personnes riches en humanité, s’exprimant sans honte, notamment en demandant pardon pour des torts commis. (…) Avec les gars de l’annexe, nous nous enrichissons mutuellement. Je suis toujours heureuse de pouvoir animer un Avanti. »

Sr Hélène NTOMBO NSEYANI LENDO