2015 Région Bruxelles-Capitale Mis à jour le 08 Sep. 2015

Centre EXIL

Interculturel Migrants Santé mentale

Une interprète pour me donner la parole

Le service de santé mentale EXIL accueille des personnes d’origines diverses qui arrivent sur le territoire belge pour chercher une protection. Ces personnes ont souvent accumulé différents traumatismes, celui de la guerre et de la torture et celui lié à l’exil. En Belgique, ils doivent alors faire face au déracinement, la perte de repères socioculturels, l’isolement social, et le choc culturel qu’implique la confrontation avec une autre culture.

EXIL propose un service d’interprétariat. Le rôle de l’interprète permet la rencontre entre 2 mondes, il favorise la relation, c’est un passeur de confiance et de parole, un médiateur. Il est souvent passé par les mêmes difficultés d’adaptation, il connaît la culture de l’autre et celle d’ici. Il soutient la rencontre et facilite les échanges avec les patients. L’interprète participe aux consultations individuelles avec les divers professionnels de l’institution mais aussi dans les interventions en groupe qui sont proposées au public.

« Quand je suis arrivée en Belgique, mon français était très faible, Exil m’a aidé moralement et physiquement, j’ai appris à faire confiance, parfois c’est difficile de confier ses problèmes aux autres. J’aimerais bien partager ce que j’ai reçu à Exil avec des personnes qui traversent les mêmes choses que j’ai vécues. Quand je suis arrivée, j’étais seule, enceinte, avec 2 petites filles, je me sentais perdue, parfois je ne dormais pas la nuit. Exil est devenu l’oreiller sur lequel je pouvais me reposer, c’est ma colonne vertébrale qui m’a permis de me tenir debout. Quand je n’allais pas bien, je savais que je pouvais aller les embêter avec tous mes problèmes, ils m’aidaient à m’occuper de mes filles et à me sentir mieux. Aujourd’hui, je n’arrête pas de parler d’Exil (à la maison, dans la rue, avec mes amis). Maintenant, je suis belge, mes filles aussi (merci beaucoup). Alors quand j’ai encore des problèmes, je viens toujours à Exil, ils ne m’ont jamais repoussé. Je n’ai pas de famille en Belgique à part mes enfants, alors ma famille c’est Exil et les gens que j’ai rencontré dans la salle d’attente. Sans Exil je ne sais pas si je serais encore là pour témoigner et écrire ce que je raconte là. Il faudrait agrandir Exil pour aider plus les autres personnes qui en ont besoin. » (Madame J., bénéficiaire de la consultation avec interprète et qui a depuis appris le français)

Les conditions d’obtention du statut de réfugié en Belgique sont de plus en plus difficiles. A l’expérience de la torture vécue dans leur pays d’origine s’ajoutent les facteurs traumatiques liés à l’exil. D’une part, il y a la perte du contexte de vie, des repères socioculturels, du statut social, du réseau communautaire de là-bas. D’autre part, il y a le déracinement et la confrontation à une nouvelle culture, accompagnée d’expériences dues à leur isolement social, de difficultés d’insertion, de l’obligation d’apprendre une nouvelle langue et de nouveaux codes sociaux.

Concrètement, votre soutien permettra à de nombreux patients de pouvoir s’exprimer dans leur langue d’origine pour les consultations faites au Centre Exil, grâce à l’appui d’un interprète.