Accueillir la différence et s’enrichir mutuellement
Le projet Kologa, initié en juin 2017, est né dans le contexte de la crise de l’accueil des demandeurs d’asile et suite à trois constats :
- D’une part, il est difficile en tant que personne réfugiée, de s’intégrer dans la société civile belge. Ceci est lié à la barrière de la langue, à la difficulté de trouver des espaces pour créer du lien social et au manque de connaissance de la culture locale.
- D’autre part, l’accès au logement décent et abordable est très souvent compliqué pour ces personnes. Elles subissent fréquemment des discriminations en raison de leur statut précaire, de leurs origines et de leur connaissance limitée de la langue du pays d’accueil.
- Enfin, la société civile belge fait preuve d’une certaine méconnaissance du public réfugié. Ceci est dû au manque d’interactions entre ces deux publics et à la construction d’un imaginaire souvent erroné au sein de la population belge, favorisé par le traitement de l’information dans les médias et la stigmatisation de ces personnes dans les débats publiques et politiques.
L’objectif de Kologa est de permettre à des personnes réfugiées d’intégrer des colocations bruxelloises sur le long terme. A travers cette cohabitation, le but est de créer du lien social entre deux publics qui ne se connaissent pas, d’amener de la diversité dans les colocations et de favoriser l’émancipation des bénéficiaires via l’apprentissage de la langue, de la culture et de la vie en communauté. Le but est donc de faciliter l’émancipation, l’autonomie, l’apprentissage de la langue et l’indépendance financière des personnes réfugiées intégrant les colocations et d’encourager la cohésion sociale, les échanges culturels, l’ouverture d’esprit et la compréhension de l’autre.
Ahmad, 27 ans.
« Au début, quand je suis venu vivre avec les gens, je me suis dit : « pourquoi ? ». Je ne serai pas heureux, ils sont différents de moi, j’avais un peu peur en fait. Je pensais que beaucoup de choses seraient différentes, ma vie est très différente de votre vie, peut-être que la nourriture est différente…. Et puis, petit à petit je me suis senti bien, quand je vois les colocataires de la maison. Oui, je me sens bien et peut-être après je me sentirai encore mieux ».
« Je suis bénévole pour Kologa, mais aussi participante d’une colocation créée par Kologa. C’est très enrichissant de pouvoir vivre avec une personne ayant un contexte culturel différent du nôtre. J’en apprends tellement sur moi-même, l’écoute, l’empathie et la communication interpersonnelle. De plus, nous avons une colocation avec beaucoup de vie en commun et d’un commun accord nous avons décidé de prendre toutes nos décisions en consensus. Dans ce cas-là, impossible de ne pas faire un pas vers l’autre. Je pense que pour chacun, les impacts de ce projet peuvent être différents, mais de manière générale, j’observe beaucoup de succès dans les colocations »
Anaïs, bénévole.