L’aide alimentaire de l’association : des bénéficiaires acteurs
La Porte verte, Snijboontje poursuit une action globale et polyvalente de lutte contre la pauvreté à travers plusieurs initiatives sociales. Elle a été créée en 1975 par les paroisses de Molenbeek.
En 1984 s’ouvre le restaurant social Snijboontje, en collaboration avec la Saint Vincent de Paul. Le Centre de service social, qui compte 4 travailleurs à temps plein, est ensuite agréé et subventionné par les pouvoirs publics bruxellois. Puis, c’est la création d’un Centre d’alphabétisation (167 apprenants adultes, issus à 40 % d’Afrique du Nord), d’une école de devoirs (76 enfants provenant de 5 écoles) et le lancement d’une crèche, fréquentée par 65 enfants dont 60 % sont Molenbeekois. Enfin en 2004, s’ouvre un Centre d’aide alimentaire, le Snijboontje-bis qui distribue des colis de vivres, à quelques rues du resto social.
De fait, l’un des axes importants du centre social réside dans l’aide alimentaire qui se concrétise de deux manières : par le resto social, rue d’Ostende, ouvert toute l’année – 6.830 repas/an -, et par son annexe rue de Menin, qui assure la distribution de colis de nourriture – 2.300 bénéficiaires, dont la moitié sont des enfants !
Une étude a permis à l’association d’évaluer sa pratique d’aide alimentaire. Cette étude a incité la création des « ateliers cuisine » afin de rendre les bénéficiaires acteurs, de susciter des rencontres interculturelles et de poursuivre aussi des objectifs de santé.
« C’est ma seconde famille, ici. Je suis un homme isolé, je n’ai personne chez moi. Je trouve qu’on est accueilli ici comme dans une famille. Je connais presque tout le monde. On se sert la main, on se fait un bisou. C’est plus qu’un restaurant. Il y a une présence, une chaleur que je n’ai pas trouvées ailleurs. Si un endroit comme celui-ci fermait, on serait désemparés. »
André, client du resto social depuis dix ans
« Le restaurant social et le Centre d’aide alimentaire font chez nous partie du service social. Que les gens viennent pour manger ou chercher des colis de nourriture, ils rencontrent régulièrement les assistants sociaux, car les contacts avec ces derniers sont fondamentaux. Au resto, il y a des personnes qui viennent nous dire : « Tiens, j’ai reçu une lettre d’un avocat, est-ce que tu peuxlire cela avec moi, je ne comprends pas ? ». Ou bien ce sont des gens qui sont engagés dans un processus de médiation de dettes ou de recherche d’un logement et qui nous interpellent. Ou encore, ils nous parlent de leurs problèmes médicaux. Le travail social est au centre de toutes ces actions. »
Jean-Benoît, coordinateur du Snijboontje-bis