SolidariWeb : un projet pour développer la solidarité numérique


« Nous permettons aux personnes qui sont en difficulté devant l’outil numérique, de se prendre en charge, en respectant la pédagogie de la maison : « faire pour, faire avec et faire par ». Les attentes exprimées par les personnes que nous accompagnons concernent de plus en plus les démarches administratives en ligne ; le lien par mail ou Skype ; le fait de devoir postuler dans les emplois pour celles qui sont en recherche d’emploi ou soumises aux politiques d’activation ; l’accès à des informations importantes… […] Pour ma part, mon implication dans cet espace me donne l’envie de partager mes connaissances numériques, mais aussi de les approfondir. J’essaye dans l’accompagnement que je propose de susciter l’envie, de donner du plaisir à découvrir, du plaisir à apprendre et surtout de montrer aux personnes qu’elles sont capables. »
Dominique

La Rochelle est un espace de vie communautaire où les personnes précarisées sont les actrices des projets. Elles organisent elles-mêmes les services qui leur permettent d’affronter leurs conditions de vie difficiles. Des services qui répondent aux besoins élémentaires (alimentation, vêtements, meubles), des groupes de réflexion et d’apprentissage (théâtre, cuisine, échanges de savoirs), la pratique de sports en commun, des activités permettant une participation à la vie associative locale, des ouvertures culturelles (visites, concert, théâtre…), la participation à des réseaux qui défendent les droits sociaux.

« Les personnes que j’ai rencontrées durant ces années se sont arrêtées devant les nombreux obstacles de leur existence. Dans leur parcours d’existence, nombreux ont été les blocages qui les ont conduits à ne plus croire en elles-mêmes, à perdre confiance. Contraintes et forcées, elles dépendent d’un coup de main des autres pour ne pas tomber dans la désillusion, l’abandon, la misère… Les blessures les plus profondes causées par la pauvreté sont à mes yeux : la perte totale du respect de soi, le sentiment de dignité qui cède la place au sentiment d’inutilité. […] Le respect de soi et le sentiment de dignité ne peuvent exister qu’à partir du moment où l’être humain reçoit respect et dignité de la part des autres. Lorsqu’elles franchissent la porte de la maison de quartier, les personnes sont invitées, de quelque manière que ce soit à recommencer à marcher, à se remettre en route, en regardant droit devant (même s’il faut utiliser l’une ou l’autre béquille durant un certain temps). Pour nous, il s’agit d’amener les personnes à se mettre en marche sur un des chemins de participation que nous leur proposons, à choisir les voies qu’elles veulent emprunter, à créer les solidarités nécessaires pour avancer, pour marcher sur leurs propres jambes, à retrouver l’envie et la force en elles pour aller de l’avant ! » Claudio Marini, coordinateur de la maison de quartier

La maison de quartier La Rochelle est active, à Roux, depuis près de 20 ans. Elle mène une intervention sociale axée sur le développement des pouvoirs de dire et d’agir des personnes en situation précaire, à travers un processus graduel en cinq étapes :

  • l’action individuelle (accompagnement social, aide d’urgence, banque alimentaire) ;
  • l’action de groupe où des personnes s’associent pour faire face à des problématiques communes (coopérative d’achats communautaire) ;
  • l’action communautaire (espace cuisine, espace dédié aux enfants, espace d’échange de savoirs, jardin communautaire…) ;
  • l’action collective avec des rencontres en réseaux ;
  • l’action de développement (ouverte à la communauté locale, avec d’autres organismes : actions culturelles et participatives qui veulent améliorer la qualité de vie de tous les habitants).

« J’ai appris à lire et à écrire, à savoir parler. Je suis passée de l’autre côté de la barrière. Je suis toujours bénéficiaire, mais je suis aussi bénévole. Cela me donne envie de venir à La Rochelle. Être bénévole, ça donne un sens à ma vie. J’ai commencé à aller en réunion. On a remis sur pied le service informatique, on a repris les dîners communautaires. » (Françoise)