Quand épicerie sociale rime avec crucial
Dans les années 70, sous le nom de Promotion Famille, se crée un service social spécialisé dans la médiation de dettes. Rapidement naît un espace convivial pour les personnes qui se présentent aux permanences sociales. Petit à petit, l’association grandit, et devient dans les années 90 Promotion Services, avec deux maisons de quartier, une école de devoirs, un lavoir et deux épiceries sociales. Ces services permettent de répondre aux demandes d’accompagnement, d’écoute et de réinsertion de nombreuses personnes précarisées.
Le projet de l’association évolue au fil des ans et les activités se développent : alphabétisation, maîtrise de la langue française, projets collectifs avec les enfants de l’école de devoirs, etc. Promotion Services privilégie la formation, l’éducation, l’écoute et l’aide, que ce soit de manière individuelle ou collective. Tout en répondant aux besoins physiques, moraux et sociaux des personnes, pour leur permettre de façonner de nouveaux projets familiaux, sociaux et professionnels.
Ce qui reste inchangé depuis toutes ces années, ce sont les facteurs qui amènent toute une population à fréquenter quotidiennement ou épisodiquement l’espace communautaire : l’instabilité de l’emploi, la sous qualification professionnelle, la maladie mentale, la sous-estime de soi, et l’accroissement de la pauvreté.
« Je suis restée stationnée là pas loin devant la porte durant un bon quart d’heure, en retrait, mon chat dans les bras au bout d’une laisse à regarder le monde… à écouter les bruits de conversation, les rires, les tintamarres et brouhahas humains dans lesquels je ne parviens plus du tout à m’insérer ni trouver place, enfin, encore moins qu’avant. Et donc je n’ai pas osé rentrer. […]
DV.
Alors je suis repartie, à reculons, les pieds plombés, à la manière d’une pouilleuse, me sentant fautive par surcroît. En vérité, je me sens tellement devenue misérable ces derniers temps que j’en suis de nouveau au point de raser les murs et que je n’ose plus « m’incruster » dans une assemblée. Comme si j’avais sur moi des signes de peste bubonique. […]
Et puis vous avez pris de mes nouvelles, ne me voyant plus depuis quelques jours et, surprise, la veille de Noël, vous êtes venus m’apporter un chouette colis et surtout une présence, alors merci…
Merci de ces belles et bonnes ‘courses’ toute remplies de jolies surprises.
Merci pour les boissons, les spécialités apéritives, les viandes festives.
Merci de la gentillesse de chacun de vos gestes et actes.
Merci du petit sou que j’ai dans la poche.
Merci de m’avoir apporté un peu de joie.
Merci de m’avoir remonté le moral.
Merci de prendre soin de moi.
Merci pour les chocolats. »
Promotion Services promeut une éducation visant le développement individuel des personnes ainsi que le développement social communautaire afin de permettre à chacun de s’épanouir et de trouver une place dans la société. Cette éducation est perçue comme l’occasion de développer les capacités de chacun à vivre ensemble, à confronter ses idées, à partager une vie de groupe… Celle-ci est cadrée par des travailleurs socioculturels et aidée au quotidien par des bénévoles.
L’essentiel de ce travail socioéducatif est centré sur des personnes ayant des fragilités diverses (financières, éducatives, mentales, relationnelles…). Cependant, les portes restent ouvertes à tous : il n’y a pas de restrictions ou de conditions d’entrée. C’est pourquoi les personnes qui fréquentent l’association composent un public très hétéroclite, où chacun apporte son histoire, ses valeurs, ses idées, ses besoins… Ce mélange de nationalités, de cultures, d’âges, est une très grande richesse pour tous.
Cela dit, certaines personnes en souffrance (assuétude, dépression, schizophrénie,…) nécessitent une prise en charge spécifique. A cela s’ajoutent également des personnes ayant de faibles revenus (85%) : RIS, mutuelle, chômage…