A la rencontre des personnes qui vivent dans la rue
Dans le centre-ville de Liège, ils sont de plus en plus nombreux à vivre dans la rue. Femmes, hommes… souvent jeunes ! Eté comme hiver. Il existe heureusement des abris de nuit et d’autres associations qui les accueillent, les accompagnent. Mais les abris affichent souvent complet, et certains ne veulent pas y aller. « Si certains ne peuvent trouver un toit pour la nuit, que ce soit par manque de place ou pour une autre raison, pourquoi n’irions-nous pas vers eux, leur apporter un peu d’humanité ? »
Un jour de février 2009, lorsque tous les abris de nuit eurent fermé leurs portes en affichant complet, une équipe de volontaires descendit pour la première fois dans le centre-ville de Liège à la rencontre des malheureux qui se terrent çà et là, pour leur apporter humanité et réconfort. « Nous avons rencontré un couple d’écorchés vifs, avec lequel nous avons fait connaissance et que nous reverrons régulièrement par la suite. Un mendiant avec un chien nous explique ses difficultés de trouver un endroit pour la nuit. Dans le sas d’une banque, nous échangeons quelques mots avec un couple qui se prépare à dormir. Nous rencontrons encore un maghrébin, habitué d’un centre d’hébergement. Il était tout surpris de nous voir. Nous lui avons expliqué notre démarche… »
Ainsi naissent Les Sentinelles de la Nuit. L’association a pour but de promouvoir le bien-être physique, psychique, moral et social des personnes en situation d’errance et de grande précarité, ainsi que d’y sensibiliser le public. Elle apporte une aide et une écoute à ces personnes. Cinq nuits par semaine, de petits groupes de volontaires font un tour en ville à la rencontre de ces personnes de la rue. Il s’agit d’établir un contact humain, de leur proposer aussi un soutien, de les guider éventuellement vers l’un ou l’autre service.
Les Sentinelles de la Nuit, c’est d’abord une rencontre humaine et amicale. Une présence chaleureuse dans la nuit. Un sourire, une parole accueillante… Un autre regard porté sur l’exclu, qui redonne dignité et balaie les préjugés. « Ce n’est pas la rue qui tue… mais le regard des autres ».
Une démarche atypique, qui rappelle les « maraudes » dans les grandes villes en France.