Des produits frais pour tous
En juillet 1993, les Sœurs Clarisses décident de quitter La Louvière… Au moment où l’on se demandait ce qu’allait devenir le monastère (imposante bâtisse religieuse), le groupe « Agir pour changer » a présenté son projet « Utopie » : faire de ce lieu un centre de lutte contre la pauvreté. Différents services y ont été regroupés pour une meilleure coordination et une plus grande efficacité : banque alimentaire, vestiaire, coup de pouce (service meuble).
« Les utopies sont comme le sang qui alimente nos rêves… Utopie donc, plaque tournante où convergent les « trop pleins » de notre société et la bonne volonté de les redistribuer à ceux qui sont dans le besoin. Ruche joyeuse et laborieuse où l’on reçoit (denrées, vêtements, jouets,…) que l’on trie, stocke,… Lieu d’échanges, occasion d’apprécier ce qui est notre chance d’être assurés du gîte et du couvert. Occasion d’accueillir celui qui « demande », avec qui partager un café, une papote, une confidence, un petit répit dans un parcours de vie souvent chahuté. Utopie, enfin, comme une modeste oasis où les petits ruisseaux que nous sommes alimentent l’expérience d’une société plus juste et plus humaine. »
(Fabienne, bénévole au service accueil et orientation)
Depuis lors, l’initiative s’est structurée au sein de l’asbl Utopie, véritable poumon de la solidarité au cœur de La Louvière. Car Utopie, c’est bien plus qu’un lieu d’entraide, c’est aussi, et surtout, un lieu où l’on donne de la valeur aux personnes en difficulté, en reconnaissant leur dignité et leurs compétences.
« Au sein de l’asbl utopie, je rencontre beaucoup d’enfants et de parents qui ne disposent pas de matériel informatique et qui expriment leurs difficultés dans le cadre du suivi de leurs enfants dans les nouvelles technologies. Par ailleurs, ils sont de plus en plus souvent confrontés aux nouveaux moyens de communication utilisés par les écoles (commande de livre par internet, utilisation d’une plateforme pédagogique, devoir demandant l’accès à l’internet, utilisation de code QR, utilisation de tutos pédagogiques,…). Un accompagnement dans ce sens permettrait d’atténuer les différences sociales. »
(Lorryd, éducateur)
Utopie veut relever un défi : accueillir, aider et accompagner les personnes précarisées en gérant les différents services qui visent à la fois :
• L’aide sociale urgente sous ses différents aspects : nourriture, mobilier, vêtements…
• L’accompagnement des personnes en vue d’une prise en charge progressive de leur situation en les rendant partenaires de certains projets.
• La formation et l’éducation grâce à l’école des devoirs, aux différents ateliers, à l’organisation de rencontres culturelles…
L’augmentation de la précarité met Utopie face à de nombreux défis. Les chiffres sont éloquents :
• La banque alimentaire a attribué des colis à 900 familles en 2018.
• Le vestiaire a aidé 490 familles.
• Le « Coup de pouce » a répondu à 251 demandes de meuble.
• L’école de devoirs accompagne 21 enfants dans leur scolarité.
Par ailleurs, Utopie est active au sein du relais social urbain et de la commission communale de l’accueil (pour les enfants entre 2,5 et 12 ans).
« En tant qu’ancienne stagiaire éducatrice et actuellement bénévole à Utopie, j’ai pu observer que le public que nous accueillons démontre un besoin de s’exprimer et d’être écouté, auquel Utopie a pallié à travers l’adaptation de l’accueil des bénéficiaires de la banque alimentaire (projet qui s’est élargi à l’accueil du vestiaire). Je constate aussi que le statut de certains de nos bénéficiaires (primo arrivants inclus), tente à évoluer (certains suivent des formations, d’autres trouvent un emploi) et malgré cela ils éprouvent des difficultés financières majeures évolutives accentuées avec la crise COVID-19. »
(Angélique, bénévole au service Banque alimentaire)
« Ce qu’il y a de bien, c’est ce passage par les fruits et légumes, on se sent comme dans un magasin. Je peux choisir les fruits et légumes que j’aime, en découvrir d’autres, car une personne nous accompagne et nous donne même des idées de repas. »
(Bernadette)