Dessin : plusieurs personnes assises sur la planète terre, chacune retarde dans une autre direction
Recherche participative

Garder espoir, cultiver des germes d’espérance

Recherche participative 2023

À l’entame de ce travail de recherche, notre groupe s’est interrogé sur l’état actuel de la société. Force fut de constater que les sujets d’inquiétude ne manquent pas. Au fur et à mesure des rencontres se dessinait un tableau plutôt sombre. En avant-plan : tant d’ombres, tant de problèmes qui paraissent parfois insolubles ! « Les gens vont mal », expliquait ainsi Lucie Mahieu dans le bulletin de liaison de la Maison d’accueil Saint-Paul à Mons, résumant un constat largement partagé.

Nous nous sommes cependant souvenus de cette exhortation d’un ancien résistant : « Indignez-vous ! » clamait Stéphane Hessel il y a quelques années, avant de compléter : « Engagez-vous ! » Forte de cette indignation et de cette volonté d’engagement, notre équipe s’est donc échinée à chercher, à gratter, à explorer… En commençant par aller à la rencontre de témoins : que ces personnes soient dans la dèche ou actives dans des actions de solidarité, qu’elles croulent sous les tracas ou soient enfermées derrière des barreaux (parfois au sens propre), qu’elles vivent dans l’isolement ou au contraire dans un milieu social favorisé… toutes avaient des informations à partager et un avis sur la question au coeur de nos réflexions : dans ce « monde de merde », comment tenir bon ? Comment cultiver des germes d’espérance ?

Aucun témoin ne baignait dans l’euphorie. Nous n’y cèderons pas non plus au cours de notre travail. Pas question de relativiser les difficultés en adoptant un discours moralisateur, lénifiant ou exagérément optimiste ! Il s’agira plutôt, après avoir donné un coup de projecteur sur certaines zones d’ombre (1er chapitre de cette étude), de porter notre regard plus loin, de l’exercer à voir ce qui se trouve derrière les falaises, derrière les nuages. « Après l’obscurité, il y a toujours un matin nouveau », disait joliment une membre de l’équipe.

« Le peu qu’on fait est énorme ! » témoignait ainsi Lucie Mahieu, coordinatrice de la Maison d’accueil Saint-Paul à Mons, en dépit des difficultés relevées à la pelle. « Donner un lit dans un lieu sûr à celui qui sort d’un sombre squat, nourrir à la table d’une cuisine familiale celui qui mange un sandwich à la sauvette depuis des mois, rouvrir le droit à un revenu personnel pour celui qui en est privé de longue date, étaler les papiers avec lui et voir enfin la fin des dettes, autant de victoires discrètes mais vivifiantes. » Nous prendrons donc le temps de mettre en avant ces succès (2e chapitre), qu’ils soient individuels, collectifs ou institutionnalisés. Nous détaillerons ce qui nous motive, ce qui nous porte, nous-mêmes comme nos témoins, et nous essayerons de comprendre comment mobiliser ces énergies.

Lecteur, lectrice, nous t’invitons donc à ce parcours en deux temps. Ne te décourage pas, après avoir traversé la première partie de cette étude. Peut-être y trouveras-tu la confirmation de constats que tu portes toi aussi ? Peut-être auras-tu la confirmation que d’autres partagent les mêmes préoccupations que toi ? Poursuis ta lecture, et tu verras aussi qu’« il y a des choses qui vont », pour reprendre les mots d’un ancien animateur d’Action Vivre Ensemble. Tout ne va pas si mal.

Rédaction

Jacques Delcourt, Anne-Christine Ghysens, Jean-Jacques Lebailly, Marie-Christine Lothier, Henri Roberti, Isabelle Seny, Marie-France Tierny.
avec Catherine Daloze, Renato Pinto et Noémie Winandy.
Relectures par Cedou Bondonga et Marie-Renée Scohier.