Rétablir le dialogue enfants-parents-école
Depuis 1976, le Centre Communal des Jeunes de Chênée (CCJC) stimule les jeunes à devenir des citoyens responsables actifs critiques et solidaires (CRACS).
Ouvert sur le quartier, il travaille à la cohésion sociale et lutte contre la marginalisation d’un public de plus en plus précarisé. A l’écoute du terrain, le CCJC voit d’année en année ses missions se diversifier et cherche à proposer des réponses adéquates aux différentes problématiques liées à l’exclusion sociale, à la précarité croissante et à l’accueil de familles primo-arrivantes de l’entité élargie.
« J’ai connu l’école de devoirs par le bouche-à-oreille. Je ne savais pas parler assez bien français pour aider les enfants dans les devoirs. Je ne comprends pas ce qui est écrit dans le journal, et quand tu trouves la bonne farde, la bonne feuille, il faut comprendre ce qu’il faut faire, pour moi c’est très très dur. C’est vraiment bien l’école de devoirs, tout le monde est très gentil, Madame Julie est très gentille avec les enfants et ils l’aiment beaucoup. Tout le monde explique très bien. Fatim, ça va mieux à l’école. Cette année elle passera, elle connait lire et écrire maintenant. L’année passée elle avait très dur.
La maman de Fatim
Le problème c’est que l’école de devoirs c’est lundi et mardi et mercredi mais mercredi on ne fait pas les devoirs. Mercredi c’est sortir toujours, faire des activités, mais pas les devoirs. Alors moi je fais avec Fatim mais je ne sais pas l’aider. Quand je suis arrivée ici moi je ne connais pas le français. J’ai fait 2 ans près de la Médiacité. Mais c’est trop loin maintenant avec la petite (Fatim a une petite sœur), et puis il n’y a pas de femmes, presque pas, et mon mari il n’est pas content. Et puis moi je cherche du travail, alors il faut que je parle français, que je comprenne.
Quand il y avait des cours de français ici c’était très bien, il y avait des hommes et des femmes et si on ne pouvait pas faire garder les petits on pouvait venir avec de temps en temps, s’ils étaient malades ou s’il y avait un souci. Et Madame Muriel expliquait très bien. Elle était très gentille aussi. »
Le CCJC vise prioritairement les jeunes de 12 à 26 ans, avec une attention croissante pour les populations immigrées et/ou socialement défavorisées. Depuis 2010, l’école de devoirs accueille les enfants de 6 à 13 ans. Des activités à caractère intergénérationnel favorisent également la rencontre des jeunes avec les 60 ans et plus du quartier. Soucieux de l’enjeu de l’intégration sociale de tous, le CCJC est également ouvert à un groupe de personnes handicapées mentales pour des cours de percussions. L’association touche environ 500 jeunes/an et travaille en étroite collaboration avec différents acteurs de la vie sociale chênéenne et liégeoise.
Enfin, soucieuse de donner le maximum de chance aux jeunes en décrochage scolaire, le CCJC travaille de plus en plus avec les parents.
J’avais des problèmes persos, familiaux… je me posais plein de questions, tu vois. Et j’ai vraiment eu des réponses… Sans la Maison des Jeunes, je n’aurais pas le comportement de maintenant. Mais pas du tout ! Aujourd’hui je suis poussé vers l’entraide, rendre des services et pas profiter des services… Et puis l’aide est gratuite, ils ne demandent rien en échange. Et je ne parle pas d’argent, hein ! Je veux dire c’est désintéressé. Les jeunes sont pris en main et ça c’est bien. Il y a toujours un animateur pour s’en occuper.
Arnaud
Arnaud est un jeune d’une vingtaine d’années, usager de l’accueil, venu nous interpeler il y a à peu près deux ans parce qu’il se trouvait sans domicile suite à des problèmes familiaux. Aujourd’hui, il est administrateur de la maison des jeunes, il a trouvé un logement et est titulaire d’un brevet de cariste et en recherche d’une nouvelle formation pour devenir laborantin (parce que c’est son rêve).
Animateur





