Nos victoires contre l’injustice
Dans les Marolles, les Capucines remplissent à la fois une mission d’insertion et d’accès à l’alimentation de qualité. Un défi quotidien vu la dureté de l’époque. Un défi qui passe par une diversification des activités. En 2023, 1487 personnes ont fait leurs achats aux Capucines. Notez ce chiffre fou : 34% d’entre elles ont moins de 18 ans !
Avec cette double dimension de cohésion sociale et de « bien manger » (tant au niveau de la qualité que du budget, de la santé et du plaisir), les Capucines ne manquent pas d’inventivité. On connaît depuis plusieurs années cette épicerie sociale du centre populaire de Bruxelles qui refuse de s’appuyer uniquement sur les invendus et qui offre une aide en produits frais et du choix à ses clientes et clients. Au-delà du lien social généré dans le quartier des Marolles, c’est aussi une affaire de dignité : choisir ses produits, c’est être « comme les autres ». Depuis 2021, le projet « Courses pour tous » complète le dispositif en permettant à des personnes sans revenus d’accéder à l’épicerie à prix plancher. L’an dernier, 15 couples avec enfants (70 personnes), 22 personnes isolées ou en couple et 22 familles monoparentales ont pu en profiter.
L’an dernier, de nouvelles activités allant toujours dans la même direction ont été lancées : des ateliers cuisine et Food & Friends. Le concept : une cuisinière a été engagée pour mitonner chaque jour des petits plats sains qu’elle distribue ensuite à des personnes en difficulté (1000 repas l’an dernier) ou qu’elle conçoit spécialement pour la crèche Badaboum ou l’école des devoirs PCS Querelle. 350 repas ont été livrés à la crèche en quelques semaines. Le projet financé par Action Vivre Ensemble a été suspendu le temps que Badaboum fasse les travaux réclamés par l’ONE.
La nouveauté du moment aux Capucines, c’est le projet « Tof Cuisine ». Grâce au financement de fondations, une cuisine flambant neuve a pu être construite. « Il s’agit d’un espace convivial au dernier étage de notre bâtiment : c’est un endroit où l’on peut organiser nos ateliers cuisine mais aussi accueillir d’autres associations qui n’ont pas de cuisine et, pourquoi pas ?, des team-buildings. Nous voulons développer des partenariats. Mais le plus ‘tof’, c’est aussi que nous y organisons des repas tous les trois mois pour les personnes qui souffrent d’isolement. Encore une fois, c’est une façon de faire le lien entre la question de la cohésion sociale et celle du ‘bien manger’ », explique la directrice, Émilie Many.