Trois adultes autour d'une poussette avec un bébé qui dort
photo : Petit vélo jaune - Candy Nathalie

Le Petit vélo jaune, un accompagnement pour reprendre son souffle

À Bruxelles, Le Petit vélo jaune pratique l’accompagnement solidaire de familles. Le plus souvent des familles monoparentales vivant dans la précarité. La méthode choisie – l’accompagnement par des coéquipiers et des coéquipières – est d’une grande flexibilité pour s’adapter au rythme des parents.

La solidarité, c’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas ! Parfois, pourtant, il est agréable d’être accompagné·e pour ne pas tomber. « L’accompagnement que propose le Petit vélo jaune aux familles s’inspire de l’apprenti·e cycliste : la première fois qu’il ou elle enfourche son vélo, il ou elle a besoin d’un peu de soutien d’une personne de confiance pour oser se lancer et trouver l’équilibre, tout en restant seul·e au guidon », explique l’ASBL.

De plus en plus de familles, et tout spécialement les familles monoparentales, vivent dans la précarité et l’isolement. Bien sûr, il existe de nombreuses associations qui apportent aux public précarisés un soutien matériel, une aide alimentaire, un logement. Mais les demandes que reçoit le Petit vélo jaune sont d’une autre nature : elles émanent de familles qui, quel que soit leur niveau social, ont besoin d’être rassurées, de souffler, d’être accompagnées, de passer un moment de détente. Sont concernées : toutes les familles avec un enfant de moins de trois ans ou qui attendent un enfant. Accueillir un nouveau-né, s’occuper de jeunes enfants constituent des étapes importantes et cruciales dans la vie de parent. Parfois, les mamans sont particulièrement isolées, voire en situation de fragilité et de précarité. Il est alors essentiel de leur apporter un soutien et un accompagnement. C’est dans ce cadre que l’ASBL met en lien des bénévoles avec des parents. Parfois simplement pour aller ensemble au marché ou faire ensemble un peu de repassage…

Même s’il n’existe aucun critère social pour accueillir et accompagner les familles, leur dénominateur commun est l’isolement, qu’il soit dû à un changement de pays (34 nationalités), à une rupture familiale ou à un repli sur le noyau familial suite à la naissance des enfants. Une très grande majorité des familles accompagnées sont celles de mamans solos (71%), le tiers de ces familles vivant dans la précarité. 25% des accompagnements concernent des mamans enceintes.

Le Petit vélo jaune limite le nombre de ses interventions à 100 familles par an au maximum pour conserver une structure familiale. En 2022, l’ASBL a procédé à 99 accompagnements, concernant un total de 293 personnes dont 165 enfants.

L’originalité de l’accompagnement a de quoi séduire les personnes les plus réticentes. Des bénévoles sans la moindre compétence autre que l’envie d’aider s’impliquent durant une année aux côtés d’une famille. « Les binômes sont donc tous différents. Nos coéquipiers et coéquipières comme nous les appelons peuvent apporter du temps et de la régularité. C’est très difficile de voir une personne toutes les semaines durant trois heures, nous ne le faisons même pas avec notre famille ! Ce ne sont donc ni des professionnel·les ni des ami·es. Et cela crée une relation particulière : parfois, les mamans n’ont besoin de rien d’autre que de quelqu’un qui vient prendre un café, aider à remplir un papier ou plier du linge », explique Colombe Courtier, coordinatrice de terrain, dans le podcast du Guide social.

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