Femme debout dans un couloir portant un bébé nu avec un bibéron
photo par Nathan Dumlao
Analyse

Familles monoparentales – Une prise en compte qui ne passera pas par la création d’un statut

par Jean-François Lauwens
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Un an après avoir annoncé la création d’un statut en faveur des familles monoparentales, la majorité MR-Les Engagés fait marche arrière : elle estime la chose complexe et préfère se concentrer sur l’adaptation concrètes des politiques existantes. Si le nombre de familles monoparentales est en constante progression, leur recensement n’est pas simple en raison du décalage entre les statistiques et la réalité. Ce qui est sûr, en revanche, c’est le caractère aggravant de cette situation en termes de précarité, à une époque où un salaire ne suffit parfois pas à boucler les fins de mois. Le fait d’être parent solo constitue un obstacle supplémentaire tant au logement qu’à l’emploi.

Namur, 11 juillet 2024. Tout à leur ‘bromance’ du moment, les présidents du MR, Georges-Louis Bouchez, et des Engagés, Maxime Prévot, annoncent le contenu de l’accord de gouvernement qu’ils ont négocié pour la Région wallonne. Lors de la présentation de cet accord, une petite phrase ne manque pas d’attirer l’attention des associations de terrain : «  À l’instar de la création du statut ‘famille nombreuse’, le futur gouvernement mettra en place un statut de ‘famille monoparentale’, offrant des aides et avantages à ce type de famille.1Voir https://www.rtbf.be/article/gouvernements-wallon-et-de-la-federation-wallonie-bruxelles-mr-et-engages-annoncent-avoir-trouve-un-accord-suivez-la-conference-de-presse-a-16h-11403215 »

Pourtant, en 2025, «  (si) les programmes politiques et les médias évoquent de plus en plus la thématique de la monoparentalité, il n’existe pas de politiques publiques d’envergure pour soutenir les parents solos. Le fait d’être une femme, sans emploi et parent solo expose à un risque accru d’exclusions, principalement économiques et sociales. Les politiques sont encore bâties sur la norme familialiste de la duoparentalité qu’elles privilégient, notamment au travers du régime fiscal. Tout est organisé comme si les deux parents contribuaient ensemble (même s’ils sont séparés) à l’éducation de leur enfant. Quand on s’écarte de cette norme, ça dérange. Les mamans qui élèvent seules et de manière autonome leurs enfants doivent se battre pour survivre et faire valoir leurs droits2Voir https://www.fdss.be/wp-content/uploads/2024_CRAC_PUB_rapport-cafm_176x250_V07.pdf  », résume la Fédération des services sociaux (FdSS).

10% de familles monoparentales au sein de la population, 40% dans les quartiers précarisés

Selon les derniers chiffres de Statbel3Voir https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/structure-de-la-population/menages#figures, la Belgique compte 10% de familles monoparentales (telles que définies par «  un seul parent avec un ou plusieurs enfants  »), des chiffres qui peuvent être éventuellement sous-estimés comme surestimés. En effet, que l’on soit famille monoparentale ou en garde alternée, les enfants ne peuvent être domiciliés que chez un seul parent : il n’existe pas de moyen de savoir quels enfants restent en permanence avec un de leurs parents et lesquels passent systématiquement (et à quelle régularité) de l’un à l’autre. Comme expliqué par l’IBSA (Institut bruxellois de statistique et d’analyse), «  la typologie se basant sur le domicile légal des individus, chaque enfant de parents séparés n’est jamais assigné qu’à un seul domicile, même si, dans les faits, la coparentalité est parfois de mise. Par conséquent, et quelle que soit la répartition effective de la garde parentale, la séparation d’un couple (marié ou non) avec enfant(s) aboutit à la création de deux ménages distincts, composés le plus souvent d’un ménage monoparental dans le chef du parent chez qui les enfants sont domiciliés et d’un ménage isolé pour l’autre parent4https://ibsa.brussels/sites/default/files/publication/documents/Focus-74_FRv2.pdf  ». Ce qui peut aboutir, en fonction du mode de garde appliqué et de son effectivité, à la fois à sous-estimer et à surestimer le nombre de familles monoparentales (d’une part, en «  oubliant  » les parents chez qui les enfants ne sont pas domiciliés et qui en ont pourtant la garde ; d’autre part, en négligeant que les parents chez qui les enfants sont domiciliés n’en ont pas nécessairement la garde).

Comme le résume la Ligue des familles, «  les critères identifiant la charge de famille dans les législations sont souvent la composition de ménage et/ou les allocations familiales et/ou l’avertissement extrait de rôle, auxquels est souvent accolée la mention que d’autres preuves définies par le ministre, le secrétaire d’État, le conseil d’administration, l’administration sont recevables. Pour les parents séparés ayant la garde partagée de leurs enfants, ce sont un jugement, un accord notarié ou un d’un·e médiateur·trice agréé·e, homologué auprès d’un Tribunal de la famille/d’une Cour d’appel mentionnant l’hébergement partagé qui font foi de la charge officielle d’enfants. Or, il s’avère que de nombreuses familles monoparentales ne recourent pas à la justice, à un notaire ou un·e médiateur·trice agréé·e pour s’organiser au moment de la séparation. Et malgré qu’elles hébergent leur enfant une partie du temps, elles ne sont pas reconnues comme en ayant officiellement la charge et sont donc privées des réductions/montants majorés auxquels elles devraient avoir droit ou de l’accès à des aides pourtant bien nécessaires au regard de leur situation socio-économique”5https://liguedesfamilles.be/storage/26328/2023-05-05-Familles-monoparentales-et-politiques-publiques.pdf.

Ces réserves faites, retenons que6Sources Statbel, IBSA et IWEPS citées. :

  • En 2025, 10% des ménages sont considérés en Belgique comme des familles monoparentales, soit 519 000 ménages. C’est un chiffre stable : 9,5% en 2005, 9,9% en 2015. Selon le Bureau fédéral du plan, elles seraient 604 000 en 2060.
  • Ce sont très majoritairement les femmes qui sont à la tête des familles monoparentales : 87% des cas en Région bruxelloise contre 81% des cas en Régions flamande et wallonne. Dans la majorité (2/3) des familles monoparentales, il n’y a qu’un enfant.
  • Sur le plan régional, la proportion de familles monoparentales est plus importante en Wallonie (12,3% ; 203 000 ménages) et à Bruxelles (11,6%, 68 000 ménages) qu’en Flandre (8,4%, 249 000 ménages).
  • Si l’on considère la monoparentalité comme facteur aggravant de la précarité, on ne peut que constater que les familles monoparentales, en plus d’être plus présentes en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre, sont également plus présentes dans les régions défavorisées qu’ailleurs. Ainsi, en Wallonie, la part des 32% de familles monoparentales (sur l’ensemble des ménages avec enfants) est dépassée à Liège, Verviers, Charleroi et sa région, La Louvière, Mons et le Borinage, alors qu’elle atteint au maximum 25% en Flandre (à Anvers).
  • À Bruxelles, on atteint quasiment les 40% dans les quartiers populaires des Marolles, du bas de Saint-Gilles ou du centre d’Ixelles. Et jusqu’à 45% dans les cités sociales les plus importantes (notamment dans les communes aisées de Watermael-Boitsfort et Uccle). On est en revanche sous les 20% dans les quartiers d’Uccle ou de Woluwe-Saint-Pierre présentant de vastes et coûteuses surfaces de logement. Notons encore que, le facteur socio-culturel  est déterminant dans l’existence même des familles monoparentales : ainsi, malgré leur forte densité et leur précarité, des communes ou de zones comme Molenbeek, Bruxelles-Laeken, Bruxelles-Maritime ou Schaerbeek, présentent une proportion importante de personnes originaires du Maghreb où la monoparentalité est moins fréquente. Des taux deux fois moins élevés s’observent pour les parents de nationalité turque ou d’Afrique du Nord (9 et 11%) par rapport aux parents de nationalité belge (20%).
  • Parmi les enfants qui n’habitent pas avec leurs deux parents, environ deux sur cinq vivent tout le temps avec leur mère (soit environ 230 000 enfants en Belgique, dont 100 000 en Wallonie) et un sur six vit la plupart du temps avec elle. À l’opposé, seul un enfant de parents séparés sur vingt vit principalement chez son père (soit environ 30 000 enfants en Belgique, dont 15 000 en Wallonie). Dans l’ensemble, les modes de garde après une séparation s’éloignent assez nettement de l’objectif de la loi de 2006 qui visait à privilégier l’hébergement égalitaire, puisque cette situation ne concerne qu’un enfant de parents séparés sur cinq (soit environ 120 000 enfants en Belgique, dont 40 000 en Wallonie). Quand on dit «  chez le père  » ou «  chez la mère  », cela ne veut pas dire nécessairement qu’il s’agit de familles monoparentales mais les familles recomposées sont relativement peu fréquentes, puisque seul un enfant de parents séparés sur cinq vit avec un beau-parent7Voir https://www.iweps.be/wp-content/uploads/2024/10/RS14_comp.pdf.

Un facteur aggravant de précarité

Ce qui caractérise les familles monoparentales (a fortiori quand le seul parent est la mère), c’est évidemment le caractère foncièrement aggravant de cette situation par rapport aux risques de pauvreté. La première explication, la plus évidente, est le lien direct entre le fait de ne disposer que d’un seul salaire (au mieux…) pour faire vivre un parent et un ou plusieurs enfants alors que, pour beaucoup de ménages, il est déjà difficile de s’en sortir avec deux salaires à temps plein. D’abord, les frais de logement, de transport, de santé, d’éducation, d’alimentation restent aussi élevés avec un salaire qu’avec deux. Ensuite, la plupart des familles monoparentales sont sous la responsabilité d’une femme : celles-ci sont en général pénalisées sur le marché du travail parce qu’elles travaillent à temps partiel ou dans des emplois peu rémunérateurs, flexibles ou précaires. L’organisation que demande la structure de la famille monoparentale (déplacements vers l’école, la crèche, les activités extrascolaires, déplacements liés à la santé ou aux situations de handicap), spécialement quand la mobilité est limitée (pas de voiture, peu de transports publics et à un prix de plus en plus prohibitif), peut empêcher les femmes d’accéder à un emploi, ou les faire tomber dans ce que l’on appelle les «  pièges à l’emploi  »8Les “pièges à l’emploi” renvoient au cas où un individu, en particulier un bénéficiaire de prestations sociales, n’a aucun avantage financier ou très peu à accepter un emploi. (voir infra).

En chiffres9Statistiques Statbel (Belgique : https://statbel.fgov.be/fr/themes/menages/pauvrete-et-conditions-de-vie/risque-de-pauvrete-ou-dexclusion-sociale ) ; IWEPS (Wallonie, https://www.iweps.be/indicateur-statistique/taux-de-risque-de-pauvrete-selon-type-de-menage/ ) ; IBSA (Bruxelles : https://ibsa.brussels/sites/default/files/publication/documents/Focus-74_FRv2.pdf).

  • En Belgique, les membres des familles monoparentales courent un risque quatre fois plus élevé de basculer dans la précarité (41,3%) que les membres d’une famille composée par exemple de deux adultes et deux enfants (9,8%).
  • 64% des parents déclarent rencontrer des difficultés financières après une séparation.
  • 26,8% des enfants vivant dans une famille monoparentale connaissent une situation de privation matérielle, contre 3,5 % à 9,2 % dans les ménages composés de couples.
  • 56 % des enfants vivent avec leur mère à temps plein et 40 % de ceux vivant principalement avec elle vivent dans un ménage en difficulté pour boucler le budget.
  • Plus de 40% des familles monoparentales n’ont pas les moyens de partir en vacances tandis que 20% des familles monoparentales déclarent ne pas pouvoir offrir d’activités de loisirs à leurs enfants, limitant leur accès à la culture et aux sports.

Nombre d’enjeux prioritaires sur lesquels travailler concernent donc des dispositifs existants : par exemple, en favorisant les réductions dans les transports publics, en garantissant de meilleures prises en charge des soins de santé, en donnant accès aux logements sociaux, en modifiant le statut de cohabitant… Il n’en reste pas moins que, dans les aspects centraux de la vie quotidienne que sont l’emploi et le logement, la personne se retrouve le plus souvent sur un marché privé régi par la concurrence et qui donnera la priorité au logement à ceux et celles qui pourront prouver rapidement leur solvabilité et la priorité à l’emploi à ceux et celles qui pourront faire valoir leur disponibilité et leur flexibilité.

Concentrons-nous ici sur ces deux volets et, surtout, sur les solutions qui peuvent y être apportées.

Le logement. Les difficultés ne manquent pas pour les familles monoparentales (pas que pour elles d’ailleurs)10Nous nous référons ici au rapport de la Ligue des familles, Familles monoparentales et logement : des problèmes à tous les étages, février 2022. Disponible sur https://tinyurl.com/yc2atuuc,  : difficulté à réunir la garantie locative (45%), difficulté à payer le loyer (43%), manque de logements abordables et de qualité (22%), revenu trop bas (17%), conciliation vie familiale et professionnelle (11%), déséquilibre entre le loyer et les revenus (plus de la moitié : 28%), mauvaise isolation et humidité (35%), désinscription des listes d’attente pour les logements sociaux vu la difficulté à en obtenir (40%), renoncement à un certain nombre de critères (nombre de chambres, proximité des transports, de l’école, chauffage central, ascenseur, etc.)… Le tout provoquant évidemment un spectaculaire cercle vicieux du type : ”j’occupe un logement humide, qui provoque des pathologies chez mes enfants, qui engendrent des soins de santé coûteux et mobilisant ma disponibilité, laquelle m’empêche d’accéder à un emploi, me privant d’un revenu suffisant pour occuper un logement de qualité, etc. »

Le logement est, rappelle une étude de la Fondation Roi Baudouin sur la privation des enfants, est «  un des premiers aspects à travailler (…) car il conditionne tous les aspects d’une vie. Il y a un potentiel d’amélioration inexploité dans les logements sociaux. Les enfants [pauvres] qui vivent dans un logement social ont plus de chance de vivre dans un logement de qualité que ceux qui vivent dans un logement issu du marché locatif privé. Or, on sait combien un logement adéquat et un environnement sain peuvent casser le cycle de la pauvreté parce que cela impacte toutes les conditions de vie. 75% des enfants [pauvres] ne vivent pas dans un logement social, voilà donc un levier d’action politique à actionner pour améliorer efficacement les conditions de vie des enfants et les sortir de la pauvreté !11GUIO, Anne-Catherine et VAN LANCKER, Wim, La déprivation des enfants en Belgique et dans ses régions: que disent les nouvelles données ?, Fondation Roi Baudouin, octobre 2023. Disponible sur  https://media.kbs-frb.be/fr/media/11074/FR_D%C3%A9privation%20des%20enfants%20en%20Belgique_Brochure  »

Selon cette étude, en effet, les personnes concernées considèrent que les mesures prioritaires à prendre sont : les aides au logement (56%), l’augmentation du parc immobilier privé abordable (52%), les aides aux charges (49%), les aides à l’accès à la propriété (43%), l’encadrement des loyers (38%), le développement des logements sociaux publics (30%), qui ne représentent, malgré les caricatures, que 6,5% du logement belge contre 34% aux Pays-Bas12Voir https://luttepauvrete.be/des-faits-et-des-chiffres/des-faits-et-des-chiffres-logements-sociaux/. Rappelons que les frais liés au logement représentent au moins le tiers du budget des ménages13Voir https://statbel.fgov.be/fr/nouvelles/nouveaux-resultats-de-lenquete-sur-le-budget-des-menages-en-belgique.

L’emploi. Le Sénat vient de commander un rapport sur le sujet14On n’en connaîtra pas les résultats avant fin 2025-début 2026. en s’appuyant sur le descriptif suivant : « Les données disponibles montrent que les taux d’emploi des chef·fes de familles monoparentales (70,4%) est largement inférieur aux taux d’emploi des couples avec enfants (83,8%). De plus, 50% des parents solos salariés occupent un emploi à temps partiel, avec des revenus limités. Dès lors, une part significative des  chef·fes de familles monoparentales est en situation d’inactivité ou de sous-emploi, principalement en raison de contraintes spécifiques telles que l’absence de solutions de garde adaptées, des horaires de travail incompatibles avec les horaires scolaires, une mobilité limitée, une surcharge mentale ou encore une forte discrimination sur le marché de l’emploi.15 »

Pour rappel, ce sont les CPAS qui attribuent le RIS (revenu d’intégration sociale) aux personnes privées de ressources suffisantes. Ce sont eux donc qui seront les premiers concernés par la décision du gouvernement de limiter les indemnités de chômage à deux ans à partir du 1er janvier 2026. wallons et bruxellois ont présenté l’état de la situation. Pour eux, la principale préoccupation est que, depuis quelque 5 ans, un emploi n’est même plus la garantie de pouvoir vivre sans aide publique. 10% des travailleurs et travailleuses bénéficient désormais d’un complément de revenu de la part du CPAS. Si l’on part du revenu minimum garanti (RMMG), soit un salaire brut de 1954,99 euros, le travailleur ou la travailleuse qui vit avec son jeune enfant doit en déduire au moins 500 euros (frais de crèche, frais de transports vers la crèche/l’école et l’emploi…) pour viser un solde disponible de 1400 euros quand un·e bénéficiaire du RIS (revenu d’insertion sociale) de catégorie 3 (famille à charge) touche 1776 euros sans retenue fiscale ni frais de garde ou de transport16Voir https://primabook.mi-is.be/fr/droit-lintegration-sociale/montants-ris. C’est ce que l’on appelle le « piège à l’emploi  » et il touche spécialement les chef·fes de familles monoparentales puisque ces personnes ont, par rapport à la période où ils et elles étaient éventuellement en couple, des revenus disponibles nettement inférieurs mais pas nécessairement moins de dépenses. Pour les CPAS, le parcours vers l’emploi n’est pas adapté à leur réalité. Pas seulement en raison des « pièges à l’emploi  » mais également en raison des problèmes liés à la garde des enfants et de notions comme la « disponibilité au travail  » (recherche active…) ou les « absences aux rendez-vous  » avec l’Onem, le Forem, Actiris.

Une nouvelle fois, c’est du côté des dispositifs existants qu’il semble nécessaire de chercher des réponses, mais aussi de la demande, récurrente dans le monde associatif, d’attribuer les aides en fonction des revenus et non des statuts. D’autant qu’il existe désormais un outil17Voir https://www.mi-is.be/fr/themes/aide-sociale/redi permettant aux CPAS de déterminer si les revenus sont suffisants pour vivre. C’est aussi aux marges de la politique de l’emploi qu’il faut travailler, selon les CPAS : gestion des places en crèches, accompagnement psychosocial de qualité en vue d’une insertion socioprofessionnelle durable à moyen et long terme pour les ayants droits engagés dans un trajet/parcours d’insertion socioprofessionnelle, en ce compris les parents solos…

Paroles de mamans solos

Plusieurs institutions comme Vie féminine, la Mutualité chrétienne ou la Fédération des services sociaux ont instauré des groupes de parole : les témoignages cités ici en proviennent18Voir  https://medor.coop/magazines/medor-n38-printemps-2025/tenir-face-a-la-justice-violences-saj-divorce-justice-sap/?full=1 ; https://www.fdss.be/wp-content/uploads/2024_CRAC_PUB_rapport-cafm_176x250_V07.pdf.

«  On n’a pas d’aide du gouvernement pour trouver un emploi. Oui, c’est évident, il y a un trou dans le CV et on manque d’expérience et de réseau quand on se met à chercher du boulot. C’est d’autant plus violent, à chaque fois, d’être renvoyée à notre situation de monoparentalité  ».

«  Mes enfants avaient 3, 2 et 1 ans quand le papa a décidé de partir, 2 mois après le confinement. C’était chaud. (…) Je n’avais pas de boulot depuis des années parce que les enfants sont rapprochés. (…) Dans notre vie ensemble, le père bossait à mort comme indépendant et moi j’étais coincée à la maison. Et lui donc coincé au boulot. Chacun était coincé. Et maintenant, c’est toujours la même chose. Ce serait difficile de switcher – pour moi de trouver un boulot – vu que j’ai la garde principale. C’est bizarre de se dire que la dynamique reste la même.  »

«  [Mon enfant me demande de rendre des comptes] Quand tu ne travailles pas, qu’est-ce que tu fais de tes journées ? Alors qu’en plus, je ne vois pas comment je pourrais travailler avec tous les suivis psy, logopèdes, etc. Et ça, les enfants ne le voient pas.  »

«  Beaucoup de personnes se questionnent sur le côté matériel : comment on s’en sort ? Ça a l’air suspect… ou les gens tournent autour du pot : comment tu paies ton essence, ta voiture ? ou “Les gens se disaient peut-être que je me prostituais. Chez nous (en Afrique), quand tu te débrouilles…” ou encore “Tous les centres de soins, les PMS, etc. doivent arrêter de nous marginaliser. Qu’on arrête de dire : on va attendre que monsieur soit là”.  »

Statut or not statut ?

Lors de leurs consultations de la société civile, les deux présidents de partis avaient notamment rencontré le Collectif des familles monoparentales (Co.Fa.Mon)19Voir https://www.facebook.com/COFAMON.asbl?locale=fr_FR, association liégeoise soutenue au cours des dernières années par Action Vivre Ensemble20Voir https://vivre-ensemble.be/wp-content/uploads/sites/3/2022/11/jt194ave.pdf. Quelques semaines plus tôt, sa fondatrice et présidente, Marie-Claire Mvumbi, avait été invitée à présenter ses propositions au Parlement wallon21Voir https://www.facebook.com/photo/?fbid=877456984412723&set=pcb.877471164411305 suite à une pétition22Voir https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=petition-detail&id=343 qui demandait un soutien régional aux familles monoparentales par plusieurs moyens : une adaptation des allocations familiales, une priorité dans les logements sociaux, un accompagnement à la réinsertion socio-professionnelle, un tarif préférentiel pour les transports publics, un avantage fiscal, l’individualisation et l’automatisation des droits23Co.Fa.Mon, publication Facebook du 8 février 2024, voir https://www.facebook.com/photo/?fbid=784318127059943&set=a.552493563575735. En gros, ce qu’on pourrait appeler la création d’un statut de famille monoparentale.

À l’époque, la nouvelle majorité s’était dit convaincue de la nécessité d’un tel dispositif. Tellement que Les Engagés ont, fait rarissime, coopté Marie-Claire Mvumbi comme sénatrice. Pourtant, à l’échelon francophone/wallon, la cause a reculé même si la nouvelle sénatrice a, pour sa part, lancé un colloque24Voir https://www.senate.be/www/?MIval=/index_senate&MENUID=57000&LANG=fr&PAGE=/web/fr/article/1309/raw et le rapport susmentionné au sein de son institution.

La limitation du chômage, un nouveau coup dur

Non seulement, les choses n’ont pas évolué comme l’espéraient les partisan·es d’un statut mais, entre-temps, le gouvernement Arizona a transformé en réalité une de ses obsessions : la limitation dans le temps des allocations de chômage qui, plutôt que de « réduire la précarité des familles monoparentales  » comme promis25Voir https://www.lesengages.be/propositions/reduisons-la-precarite-des-familles-monoparentales/, s’apprête à plonger dans celle-ci nombre de personnes qui parviennent jusqu’ici à ne pas sombrer !

À quelques semaines de l’entrée en vigueur de cette mesure-totem pour la droite conservatrice, la Ligue des familles a effectivement publié un sondage26Voir https://liguedesfamilles.be/storage/39587/20250707-Sondage-familles—re%CC%81forme-du-cho%CC%82mage-(1).pdf ,  https://auvio.rtbf.be/media/l-invite-de-matin-premiere-merlin-gevers-charge-de-projet-a-la-ligue-des-familles-3359982 sur cette réforme auprès de parents belges. Si 63% des personnes interrogées sont favorables à l’esprit d’une limitation dans le temps des allocations de chômage « présentée de manière théorique  », la plupart des répondant·es considèrent que la règle doit être assouplie dans certains cas (familles monoparentales, enfants atteints de handicap, parents travaillant à horaires atypiques…). Ainsi, 59% des personnes interrogées estiment qu’une maman solo doit conserver ses allocations de chômage le temps de trouver un emploi adapté à sa situation familiale. Un avis partagé dans tout le pays : 56% en Flandre, 61% en Wallonie, 71% à Bruxelles.

La réponse du MR laisse peu de place à l’optimisme : « Nous ne considérons pas qu’être maman solo est un motif suffisant pour être au chômage toute sa vie27Voir https://www.lesoir.be/686888/article/2025-07-09/reforme-du-chomage-clarinval-espere-un-accord-global-dici-la-semaine-prochaine » (David Clarinval, ministre de l’Emploi) ; « Parmi mes collaboratrices au MR, certaines sont des mères célibataires et cela ne les empêche de travailler. D’accord, être mère célibataire, c’est très compliqué jusqu’à l’âge de l’entrée à l’école, mais après ? Cela demande de l’organisation, mais c’est possible28Voir https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/2025/07/12/georges-louis-bouchez-la-belgique-a-besoin-dune-margaret-thatcher-plutot-que-de-comiques-qui-promettent-de-largent-magique-3JUWGZCFQBDSHLRNFLYSS5K2EI/ » (Georges-Louis Bouchez, président du MR, qui vient de nommer sa compagne à la tête de…l’ONE). Les Engagés ont réagi à ces saillies29Voir https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/2025/07/12/forte-reaction-des-engages-suite-aux-propos-de-georges-louis-bouchez-dans-la-libre-des-attaques-caricaturales-contre-la-securite-sociale-2XKRRHFLCRBZ7DGDKG3AORSVQY/, notamment en obtenant un refinancement des CPAS (300 millions, très en-dessous de ce qui est nécessaire)30https://www.rtbf.be/article/la-reforme-des-allocations-de-chomage-entrera-en-vigueur-le-1er-janvier-115775984, qui seront débordés par les dossiers des personnes exclues du chômage.

Mais, de ‘statut’ pour les familles monoparentales, il n’est plus question. Le ministre wallon des Solidarités, Yves Coppieters (Les Engagés), affirmait en décembre 2024 que « créer un statut spécifique pour les familles monoparentales répond à de nombreux besoins en termes de reconnaissance, de soutien et d’égalité des chances via plusieurs leviers : logement, allocations familiales, renforcement du Service des créances alimentaires (SECAL), emploi, tarif réduit pour les transports en commun. »31https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=interp-questions-voir&type=28&iddoc=130697. Mais, en juillet 2025, il précisait : « Si la reconnaissance juridique des familles monoparentales constitue un défi social majeur, la création d’un statut présente de sérieuses limites juridiques et opérationnelles.Plutôt que la création d’un statut spécifique, il est envisagé de simplifier et d’harmoniser progressivement les critères de reconnaissance au sein des dispositifs existants, dans le cadre de la future stratégie de soutien aux familles monoparentales 2025-2029  ».32https://archive.pfwb.be/1000000020dd004

À l’analyse, il apparaît objectivement que ce n’est pas le résultat d’un durcissement de la ligne du gouvernement wallon-francophone ni des relations entre les deux partenaires de la majorité, mais le résultat d’une étude de terrain, révélant que la mise en œuvre d’un tel statut s’avère plus complexe que prévu pour des raisons techniques. Une analyse juridique a été commandée par le cabinet, qui a conclu à une triple difficulté pour la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles : la diversité des définitions des familles monoparentales, la variété des niveaux de pouvoir qui seraient concernés (notamment sur le plan fiscal) et l’alourdissement des procédures administratives qui iraient à l’encontre du but recherché.

Il faut aussi préciser – c’est sans doute le plus important – que si les partis politiques avaient inscrit ce statut dans leur programme, il s’agit plus d’une formule symbolique que réellement pratique, à savoir « définir avec précision, de manière univoque et au goût du jour la notion de famille monoparentale en incluant toutes les situations possibles. Ensuite, mettre en place des aides spécifiques qui répondent aux différentes situations, sans faire entrave aux autres droits relatifs à la situation économique individuelle du parent33https://www.couplesfamilles.be/index.php?option=com_content&view=article&id=669%3Avers-un-statut-de-famille-monoparentale&catid=6&Itemid=108&fbclid=IwY2xjawJbVIpleHRuA2FlbQIxMAABHQMSrMDxSwCEH83p2_fUter8rPhTa5yYhsAd9DwbvCyO99aTTTxNkkQ4iQ_aem_sppSvvk_caxrF02dBlL07g » (Couples et familles34Association d’éducation anciennement liée à l’ex-Jeunesse ouvrière chrétienne.) « Un statut officiel permettrait de systématiser ces aides, d’en rationaliser certaines et d’en appliquer de nouvelles  » mais l’urgence est « de plaider pour une politique du lien social et une réforme administrative de la norme familiale, que les besoins de tous soient pris en compte. »

Marie-Claire Mvumbi estime toutefois cette réponse insuffisante : «  Qu’on appelle cela statut ou autrement, peu importe, mais ce qui est nécessaire, c’est de disposer d’un système de protection juridique qui ne puisse être détricoté facilement. C’est en ce sens que je parle de statut. Travailler sur les politiques existantes, c’est ce que l’on a fait jusqu’ici et on constate que c’est inefficace. Je sais que la Wallonie ou la Communauté française n’ont pas les leviers nécessaires, aussi notre revendication était-elle d’abord adressée au fédéral mais, là encore, pas une mesure sur le sujet dans la déclaration de l’Arizona »35Entretien avec l’auteur, 23 juillet 2025..

L’économiste Philippe Defeyt, ancien président du CPAS de Namur, estime pourtant la piste du statut « peu féconde  »36Voir https://www.lecho.be/opinions/general/opinion-un-statut-pour-les-familles-monoparentales/10608340.html et qu’il vaut mieux se concentrer sur l’amélioration des politiques existantes. Pour lui, au-delà du fait qu’il existe déjà des aides spécifiques, il n’est pas besoin d’un statut pour répondre à trois défis prioritaires : 1. Adapter les paramètres « revenus  » d’une série de dispositifs sociaux afin d’attribuer les aides en fonction des revenus et non des statuts ; 2. Améliorer les services publics et les rendre plus accessibles ; 3. Adapter les législations sociales (par exemple, la suppression du statut de cohabitant). Ce dernier point (suppression du statut de cohabitant) est également, aux yeux de la Ligue des familles37Voir https://liguedesfamilles.be/storage/26328/2023-05-05-Familles-monoparentales-et-politiques-publiques.pdf, une des réponses.

En résumé, les majorités francophones affirment ne pas avoir, loin de là, abandonné l’idée d’une amélioration des conditions de vie des familles monoparentales mais disent s’inscrire dans un principe de réalité qui vise à prendre cette réalité en considération dans tous les aspects des politiques existantes (réduction de la taxe de mise en circulation, réduction de la cotisation spéciale de Sécurité sociale…). Le statut de famille monoparentale n’est donc plus à l’ordre du jour : s’il constituait un objectif en soi, on pourrait s’en indigner ; si, toutefois, les responsables politiques lui donnent chair, comme ils et elles l’affirment, par des mesures concrètes, il ne s’agira pas que d’un pis-aller. L’avenir le dira.

  • 1
    Voir https://www.rtbf.be/article/gouvernements-wallon-et-de-la-federation-wallonie-bruxelles-mr-et-engages-annoncent-avoir-trouve-un-accord-suivez-la-conference-de-presse-a-16h-11403215
  • 2
    Voir https://www.fdss.be/wp-content/uploads/2024_CRAC_PUB_rapport-cafm_176x250_V07.pdf
  • 3
    Voir https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/structure-de-la-population/menages#figures
  • 4
    https://ibsa.brussels/sites/default/files/publication/documents/Focus-74_FRv2.pdf
  • 5
    https://liguedesfamilles.be/storage/26328/2023-05-05-Familles-monoparentales-et-politiques-publiques.pdf
  • 6
    Sources Statbel, IBSA et IWEPS citées.
  • 7
    Voir https://www.iweps.be/wp-content/uploads/2024/10/RS14_comp.pdf
  • 8
    Les “pièges à l’emploi” renvoient au cas où un individu, en particulier un bénéficiaire de prestations sociales, n’a aucun avantage financier ou très peu à accepter un emploi.
  • 9
    Statistiques Statbel (Belgique : https://statbel.fgov.be/fr/themes/menages/pauvrete-et-conditions-de-vie/risque-de-pauvrete-ou-dexclusion-sociale ) ; IWEPS (Wallonie, https://www.iweps.be/indicateur-statistique/taux-de-risque-de-pauvrete-selon-type-de-menage/ ) ; IBSA (Bruxelles : https://ibsa.brussels/sites/default/files/publication/documents/Focus-74_FRv2.pdf).
  • 10
    Nous nous référons ici au rapport de la Ligue des familles, Familles monoparentales et logement : des problèmes à tous les étages, février 2022. Disponible sur https://tinyurl.com/yc2atuuc
  • 11
    GUIO, Anne-Catherine et VAN LANCKER, Wim, La déprivation des enfants en Belgique et dans ses régions: que disent les nouvelles données ?, Fondation Roi Baudouin, octobre 2023. Disponible sur  https://media.kbs-frb.be/fr/media/11074/FR_D%C3%A9privation%20des%20enfants%20en%20Belgique_Brochure
  • 12
    Voir https://luttepauvrete.be/des-faits-et-des-chiffres/des-faits-et-des-chiffres-logements-sociaux/
  • 13
    Voir https://statbel.fgov.be/fr/nouvelles/nouveaux-resultats-de-lenquete-sur-le-budget-des-menages-en-belgique
  • 14
    On n’en connaîtra pas les résultats avant fin 2025-début 2026.
  • 15
  • 16
    Voir https://primabook.mi-is.be/fr/droit-lintegration-sociale/montants-ris
  • 17
    Voir https://www.mi-is.be/fr/themes/aide-sociale/redi
  • 18
    Voir  https://medor.coop/magazines/medor-n38-printemps-2025/tenir-face-a-la-justice-violences-saj-divorce-justice-sap/?full=1 ; https://www.fdss.be/wp-content/uploads/2024_CRAC_PUB_rapport-cafm_176x250_V07.pdf
  • 19
    Voir https://www.facebook.com/COFAMON.asbl?locale=fr_FR
  • 20
    Voir https://vivre-ensemble.be/wp-content/uploads/sites/3/2022/11/jt194ave.pdf
  • 21
    Voir https://www.facebook.com/photo/?fbid=877456984412723&set=pcb.877471164411305
  • 22
    Voir https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=petition-detail&id=343
  • 23
    Co.Fa.Mon, publication Facebook du 8 février 2024, voir https://www.facebook.com/photo/?fbid=784318127059943&set=a.552493563575735
  • 24
    Voir https://www.senate.be/www/?MIval=/index_senate&MENUID=57000&LANG=fr&PAGE=/web/fr/article/1309/raw
  • 25
    Voir https://www.lesengages.be/propositions/reduisons-la-precarite-des-familles-monoparentales/
  • 26
    Voir https://liguedesfamilles.be/storage/39587/20250707-Sondage-familles—re%CC%81forme-du-cho%CC%82mage-(1).pdf ,  https://auvio.rtbf.be/media/l-invite-de-matin-premiere-merlin-gevers-charge-de-projet-a-la-ligue-des-familles-3359982
  • 27
    Voir https://www.lesoir.be/686888/article/2025-07-09/reforme-du-chomage-clarinval-espere-un-accord-global-dici-la-semaine-prochaine
  • 28
    Voir https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/2025/07/12/georges-louis-bouchez-la-belgique-a-besoin-dune-margaret-thatcher-plutot-que-de-comiques-qui-promettent-de-largent-magique-3JUWGZCFQBDSHLRNFLYSS5K2EI/
  • 29
    Voir https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/2025/07/12/forte-reaction-des-engages-suite-aux-propos-de-georges-louis-bouchez-dans-la-libre-des-attaques-caricaturales-contre-la-securite-sociale-2XKRRHFLCRBZ7DGDKG3AORSVQY/
  • 30
    https://www.rtbf.be/article/la-reforme-des-allocations-de-chomage-entrera-en-vigueur-le-1er-janvier-115775984
  • 31
    https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=interp-questions-voir&type=28&iddoc=130697
  • 32
    https://archive.pfwb.be/1000000020dd004
  • 33
    https://www.couplesfamilles.be/index.php?option=com_content&view=article&id=669%3Avers-un-statut-de-famille-monoparentale&catid=6&Itemid=108&fbclid=IwY2xjawJbVIpleHRuA2FlbQIxMAABHQMSrMDxSwCEH83p2_fUter8rPhTa5yYhsAd9DwbvCyO99aTTTxNkkQ4iQ_aem_sppSvvk_caxrF02dBlL07g
  • 34
    Association d’éducation anciennement liée à l’ex-Jeunesse ouvrière chrétienne.
  • 35
    Entretien avec l’auteur, 23 juillet 2025.
  • 36
    Voir https://www.lecho.be/opinions/general/opinion-un-statut-pour-les-familles-monoparentales/10608340.html
  • 37
    Voir https://liguedesfamilles.be/storage/26328/2023-05-05-Familles-monoparentales-et-politiques-publiques.pdf