Une femme dans une cuisine professionnel en train de préparer des assiettes
Judith Arnaud mitonne ses petits plats avant de les porter elle-même à la crèche du quartier.
© F. Pauwels / Collectif HUMA

Pour Les Capucines, il n’y a pas d’âge pour bien manger

Dans les Marolles, Les Capucines ne manquent pas d’idée pour nourrir les habitant·es en difficulté. Après les « Courses pour tous »1voir Juste Terre n°193, l’épicerie sociale lance Food and friends : des plats cuisinés et livrés dans le quartier, aux particuliers comme à la crèche.

Depuis 20 ans, à quelques mètres de la place du Jeu de Balle, l’épicerie sociale Les Capucines répond à la fois à sa mission d’insertion socioprofessionnelle et d’accès à une alimentation de qualité pour tous et toutes. Notamment via les courses parrainées solidairement (« courses pour tous »). Jamais à court d’initiatives, Les Capucines proposent désormais des plats préparés par une cuisinière.

Une fois terminés ses petits plats, Judith Arnaud les livre elle-même dans le pittoresque mais précaire quartier bruxellois. Le mercredi et le vendredi, ce sont des particuliers, vivant dans une grande précarité, qui sont livrés. Plus original encore : le mardi et le jeudi, c’est la crèche Badaboum qui est livrée. « Nous collaborons avec l’AMO (ndlr : service d’Action en milieu ouvert) CRAS, qui opère dans le quartier, expliquent la directrice des Capucines, Émilie Many, et sa cheffe de projets, Stéphanie Miraglia. Nous préparons des goûters pour leur école de devoirs. Badaboum est leur crèche : elle est destinée aux parents qui sont en formation chez Actiris. Au début, les parents déposaient les repas pour les enfants mais il fallait bien constater qu’ils n’étaient pas du tout adaptés aux besoins des enfants. Il ne fallait évidemment pas jeter la pierre aux familles mais faire quelque chose pour ces enfants. Nous sommes allées voir une diététicienne qui nous a donné tous les conseils nécessaires : par exemple, ne pas utiliser de miel ou de sel dans les plats, mais bien des aromates, de la viande bouillie, du poisson. Particularité de notre quartier : les familles, souvent d’origine étrangère, mangent épicé dès le plus jeune âge. Le tout s’inscrit aussi dans une logique importante à nos yeux de transformation des invendus. »

Aujourd’hui, deux fois par semaine, les 12 enfants de la crèche Badaboum dégustent les petits plats de Judith contre une modeste participation de 50 centimes. De quoi lier enjeux sociaux, alimentaires et de transition.

# jt203